Costantino Ciervo
* 1961 à Naples (Italie). Vit et travaille en Allemagne
Costantino Ciervo est représenté par sept oeuvres dans la section « artistes contemporains » du musée :
• « Profit », exposition mêlant différents media (2004)
• « Tell the Truth », objet-vidéo (2009)
• “Target”, objet-vidéo interractif (2010)
• « The mouth of Truth », objet-vidéo (2010)
• « Send Protest », projet artistique participatif avec application mobile et base de données (2016)
• « Send Protest 01 », dessin au crayon de couleur sur papier (2015)
L’installation multimedia « The Ten Commandments » (2008) se situe à l’extérieur, dans la Schirrhof.
Costantino Ciervo est un artiste vidéaste et multimedia. Il grandit à Naples (Italie) et s’installe à Berlin en 1984. Il aborde des questions actuelles, mondiales et socio-politiques. Ses oeuvres traitent de sujets tels que la relation entre pouvoir et liberté, l’éthique, la recherche scientifique et l’évolution technologique, particulièrment dans le domaine de l’information et de la communication. Ce faisant, Ciervo interroge la fonction sociale et la légitimité de l’art et des artistes.
L’installation « Profit » (2004) thématise les nouvelles formes d’impérialisme et le déclin de la souveraineté des états individuels, ainsi que l’évolution vers un capitalisme mondial et décentralisé. Il s’agit en outre de représenter la tentative de contrôle de l’être humain par la technologie, ayant pour but de réduire l’espace politique des citoyen.ne.s avant de finalement l’annuler complètement. Ses oeuvres ont pour support théorique des philosophes du post-structuralisme tels que Spinoza, Marx, Deleuze et Negri. Ciervo élabore en outre des schémas de pensée dynamiques afin de pointer du doigt le caractère contradictoire de l’esthétique depuis le commencement de l’aire moderne, tout en étant conscient d´être lui-même impliqué dans le système établi du marché de l’art.
A l’occasion des deux ans du musée FLUXUS+ en avril 2010, le triptique vidéo intitulé « Tell Me The Truth » a rejoint l’exposition- trois maisons en bois dans lesquelles sont jouées trois scènes différentes : « Induced Sleep » (artiste endormi), « Tell Me The Truth » (interrogatoire) et « Disrobe » (mouettes). L’espoir selon lequel l’art permettrait de rendre le monde meilleur est décu : l’artiste dort. On tente, lors de l’interrogatoire, d’apprendre la vérité de la bouche de l’artiste, mais l’artiste n’est pas en possession de cette vérité. Les attaques et contre-attaques, agressions et régressions symbolisés par les mouettes représentent le combat continuel entre ceux qui veulent imposer une homogénéité dans la culture et ceux qui soutiennent la diversité.
Depuis le cinquième anniversaire du musée en avril 2013, on peut observer l’objet-vidéo interractif « Target », qui rappelle une cible, dans l’exposition permanente. Dans une ouverture circulaire au centre d’un cercle métallique numéroté est fixé un moniteur. Le spectateur entend une voix féminine prononcer les mots « yes » et « no », qui apparaissent simultanément sur l’écran. Dès lors qu’un visiteur s’approche de l’objet, le son et l’image sont interrompus pour laisser apparaître l’image du visiteur même, prise avec une caméra de surveillance invisible. L’objet se révèle être une sorte d’appât qui enferme le spectateur dans une situation paradoxale : s’il essayait maintenant de s’improviser tireur et d’atteindre le centre, ce à quoi une cible invite, il tirerait sur lui-même.
Exposition « PROSTITUTION OF SIGNS » (Prostitution des signes)
4 septembre 2009 - 30 janvier 2010
Costantino Ciervo a présenté lors de cette exposition une nouvelle série de croquis préparatifs à son installation vidéo monumentale intitulée « Perversion of Signs » (Perversion des signes). Des signes graphiques évoquent des concepts existentiels comme la paix, la violence, la religion. Certains signes évoquent quant à eux la vie dans la société actuelle : sécurité, information, communication, argent, économie, terrorisme, démocratie, marché.
Exposition : « The Power of Freedom or the Freedom of Power » (Le pouvoir de la liberté ou la liberté du pouvoir)
11 février- 29 avril 2012
Le 24 janvier 2012 était célébré le 300ème anniversaire de Frédérique II, dit le Grand (1712- 1786). Costantino Ciervo a, dans le cadre d’une installation complexe, réscucité Frédérique le Grand sous forme de vidéos projetées sur deux mannequins de vitrine. L’artiste s’est ainsi penché sur la personnalité hautement ambivalente du monarque, thématisant par là le rapport entre pouvoir et liberté.
Exposition: « NINE 4 FIVE- Nouvelles oeuvres dans la collection »
16 février- 28 avril 2013 dans l’atrium du musée FLUXUS+
À l’occasion des 5 ans du musée, une exposition collective rassemblant les travaux de neuf artistes a été présentée au public. Ces « Nouvelles oeuvres dans la collection » ont, pour la majorité d’entre elles, intégré l’exposition permanente du musée. Il s’agit de nouveaux travaux de Mary Bauermeister, Ben Patterson, Ann Noel, Dieter Roth, Lutz Friedel, Hella De Santarossa, Sebastian Heiner, Costantino Ciervo et Wolf Vostell. Ce qui fait la particularité de cette exposition est qu’elle est composée d’oeuvres correspondant aux goûts du collectionneur privé du musée et le reliant personnellement au monde de Fluxus et à certains aspects de l’art contemporain.
Exposition: « TRY AGAIN » (Essaie encore)
30 novembre 2013- 26 janvier 2014 dans l'atrium du musée FLUXUS+
Lors de l’exposition « TRY AGAIN » furent montrées de nouvelles sculptures vidéo ainsi qu’une installation réalisée spécialement pour l’occasion. À travers ces travaux, Costantino Ciervo aborde, tout en les critiquant subtilement avec une pointe d’ironie, des sujets et questionnements socio-politiques et philosophiques posés par l’économie, la politique, la technologie et la communication. Des concepts tels que la concurrence, le contrôle, le pouvoir et la liberté se situent au centre de cette réflexion. L’oeuvre plastique de cet artiste et penseur est claire, cohérente et réduite à l’essentiel. Les surfaces d’acier poli et mirroirs à l’esthétique froide et aséptisée forment un contraste avec le contenu ludique des images et les vidéoclips narratifs. Sur l’écran faisant défiler des images, on peut voir apparaître tantôt des ballons de baudruche symboliquement multicolores, tantôt des pois chiches dotés d’ailes bourdonnant dans les airs. Ces sculptures-vidéos, de par leur structure complexe et les messages cryptés qu’elles diffusent, évoquent un rébus transposé en trois dimensions.